La surveillance du Soleil : une histoire
La coopération internationale pour la surveillance de l’activité solaire commença au début des années 30. Hale aux USA fit réaliser et distribuer quelques spectrohéliographes standards et chaque observatoire se vit attribuer un créneau horaire quotidien d’observation.
En 1946, Bernard Lyot mit au point à Meudon le premier filtre monochromatique Halpha et entama l’étude et la fabrication d’un héliographe automatique, destiné à l’observatoire de Haute Provence (OHP), en vue de l’Année Géophysique Internationale (1957). A la mort de Lyot en 1952, Grenat et Laborde se chargèrent toujours à Meudon de la mise au point de l’héliographe automatique.
En septembre 1952, l’observatoire de Meudon fut désigné comme organe de liaison entre les observateurs de la chromosphère solaire.
La mise au point de l’héliographe automatique étant achevée, il fut décidé d’en faire réaliser un modèle standard par la SECASI de Bordeaux, de façon à équiper d’un instrument de série les observatoires intéressés par la surveillance solaire.
L’héliographe prototype de Lyot terminé par Grenat et Laborde resta à Meudon, au service solaire, et l’OHP fut finalement pourvu d’un héliographe SECASI. La responsabilité de cet héliographe posa un certain nombre de problèmes. Un premier accord entre d’Azambuja de Meudon et Dufay (directeur de l’observatoire de Lyon dont dépendait l’OHP) mit le poste d’observateur de Meudon à disposition de l’OHP qui se chargeait en contrepartie du fonctionnement et de la maintenance de l’instrument.
Vers 1965, la direction de l’OHP, lassée de s’occuper d’un service ne la concernant pas vraiment, demanda à Meudon d’assurer les dimanches et jours fériés, ainsi que la maintenance de l’héliographe. Ainsi, l’instrument fut rapatrié par deux fois à Meudon pour diverses réparations et améliorations et il fonctionna de cette façon avec Samson comme opérateur jusqu’en 1990. L’héliographe original de Lyot-Grenat-Laborde fut utilisé à Meudon jusqu’en 1964, puis remplacé par un héliographe de la REOSC. Un second héliographe à longueur d’onde variable (« Lambda variable »), ne prenant qu’une partie du Soleil, dessiné par Chemin à Meudon, fut également mis en service.
Vingt ans plus tard (1985), ces deux instruments furent à nouveau remplacés par l’actuel héliographe que nous connaissons, conçu par Martaud et Morin, et équipé d’un filtre de Lyot « Lambda variable » en Spath taillé par Demarcq à Nice, et d’une électronique de commande pensée par Fruteau, et rénovée récemment par Pau. Cet instrument moderne et numérique donne une image entière du Soleil dans le cœur de la raie Halpha et dans ses deux ailes. Sa bande passante, déplaçable, est de 0.5 Angströms et trois clichés sont réalisés toutes les minutes et diffusés en temps réel sur Internet.